Il y a quelque temps, je vous avais fait un article sur « les gabiges aux visages graves » les rapprochant des robots par leur manque d’expression. J’expliquais mon choix d’avoir créé, dans mes livres, ces personnages aux visages figés pour les rendre intrigants.
L’expression sur nos visages définit notre émotion, notre réaction à l’autre. Nous en connaissons les codes. Un visage souriant est rassurant, etc…
Mais nous traversons une période étrange : la COVID. Le port du masque obligatoire réduit considérablement la lecture du visage et donc notre capacité à mesurer la sympathie de l’autre, son empathie ou son adhésion à notre discours. Ami ou ennemi, d’accord ou pas d’accord,… that is the question !
D’abord récalcitrante sur cette entrave à la respiration, je lui trouvais tous les inconvénients, notamment en matière d’oxygénation de notre cerveau (peur de devenir crétine ? Drôle de phobie !) ou sur la mauvaise manipulation enlevant toute garantie d’une réelle protection.
Et puis, parce qu’il faut bien admettre que nous n’avons rien trouvé de mieux, on s’habitue !
Alors on découvre de nouveaux codes de communication. Les yeux deviennent plus expressifs, les mains s’animent, la tête accentue sa ponctuation et à défaut de sourire, le rire s’impose. Il a fallu faire un effort. On ne peut plus se contenter d’un simple bonjour de la tête ou d’un sourire. Il faut le dire et que le corps s’exprime.
Et c’est sûrement un bien… cela nous oblige à changer les codes, les conventions, les habitudes. Cela nous fait sortir de notre coquille !
Et plus encore, à devoir forcer le trait pour être compréhensible, nous renvoyons une image nouvelle… Deviendrions-nous les guignols de nos enfants, eux qui ne portent pas de masque ? Waouh ! J’adore la symbolique !